François Vieillecroze | Cabinet architecture Saint-Tropez François Vieillecroze | Cabinet architecture Saint-Tropez
LE BAVAR N°223 - Octobre 2011
 
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Une nouvelle vitrine de l’excellence tropézienne

La réouverture à Saint-Tropez de l’Hôtel de Paris est prévue pour l’été prochain, juin 2012, autant dire demain. Bientôt hors d’eau et hors d’air, le bâtiment prend forme et les entreprises œuvrent dorénavant pour respecter les délais. Après vingt années d’absence, il revient sur le devant de la scène tropézienne et promet d’être la nouvelle adresse de luxe à Saint-Tropez. 
Lieu mythique fréquenté dans les années 30 par les peintres néo-impressionnistes venus chercher à Saint-Tropez cette indicible lumière de la Méditerranée, l’Hôtel de Paris fût aussi le rendez-vous incontournable, plus tard (lire encadré), du « Tout-Paris » des années 60 et 70, fréquenté par d’illustres artistes du cinéma et de la musique comme Michèle Morgan ou Jean Seberg, BB, Bourvil, Audrey Hepburn, le réalisateur Otto Preminger lors du tournage de « Bonjour Tristesse », Trintignant, Claude François ou Johnny Halliday…

Contrastes ombres et lumières
Une nouvelle page se tourne. Audacieux et spectaculaire, le nouvel hôtel de Paris, complètement désossé, repensé et reconstruit selon les nouvelles normes et de nouveaux matériaux, offrira à ses hôtes un espace sur-mesure où « tout a été imaginé pour un séjour d’exception ».
Mieux qu’une simple toilette, une nouvelle identité. Cette nouvelle adresse hôtelière s’inscrira dans un univers « contemporain et résolument actuel ». Son designer (lire ci-contre) a souhaité faire revivre l’âme tropézienne, en s’inspirant du village et de sa richesse culturelle, jouant sur les contrastes ombres et lumières.

La Méditerranée et le ciel à portée de main
Les 91 chambres et suites conjugueront des univers à la fois doux et feutrés, des espaces fluides et ouverts, des couleurs chaudes et de nobles matériaux. La lumière extérieure du Midi pénètrera au centre d’un sublime atrium et d’une cour intérieure paysagée.
Spectaculaire, la piscine à fond transparent, nichée sur le toit de l’hôtel, sera, si la technique le permet, suspendue au-dessus de l’atrium à plus de 15m du sol. Les amateurs de baignade auront pour horizon la Méditerranée, le ciel à portée de main et un espace à moitié vide en dessous !

Plus de 1500 m2 d’espaces de réception

Saint-Tropez ne serait pas Saint-Tropez sans ses soirées célèbres et prestigieuses. Aussi, durant l’ été, l’établissement proposera à ses hôtes une boite de nuit dirigée par un des plus grands professionnels de la fête dont le nom est, pour l’instant, un secret. Si l’hôtel de Paris se veut un lieu de luxe, de détente et de fête, il offrira également plus de 1500 m2 d’espaces de réception alliant la plus haute technologie pour l’organisation de séminaires et d’évènements privés et professionnels. Vivement 2012 !

Une équipe choc !
Désireux de hisser l’établissement vers le plus grand nombre d’étoiles, son propriétaire, Claude DRAY, a réuni des hommes et des femmes de talents pour faire de l’hôtel de Paris un hôtel d’exception. François Vieillecroze, architecte tropézien de renom en a réalisé les plans. Sybille de Margerie, l’architecture intérieure. Alain Guilhot, designer des lumières, apportera la magie à l’édifice. Quant à la restauration, elle sera confiée au célèbre chef étoilé Georges Blanc (3 étoiles au Guide Michelin) qui élaborera, comme consultant, toute l’offre restauration.


L’hôtel en chiffres
Audacieux, design et spectaculaire, ce « nouvel écrin » de trois étages sera doté de 5 7chambres et 34 suites dont une présidentielle, de 140 m2.
Véritable îlot de douceur, future figure de proue de l’entrée de Saint-Tropez, l’établissement offrira à ses hôtes luxe et haute technologie avec un patio intérieur paysagé, une piscine à fond transparent, spa, fitness, bar, lounge-bar, restaurants, salons de réception, boite de nuit, salle de cinéma et, indispensable dans la cité, un parking souterrain (250 places) dont une partie ouverte aux non-résidents, soit une surface hors œuvre brute de 20 315 m2.

Bavardage…avec François Vieillecroze, architecte

Le BaVar : Quelle a été le domaine d’intervention du Cabinet François Vieillecroze ?
    François Vieillecroze : Nous avons travaillé sur toute la conception du bâtiment, c’est-à-dire sa création, la structure, la mise en place des volumes, le fonctionnement et son organisation intérieure. Nous avons dessiné tous les plans de fabrication. S’est ajoutée à notre conception l’architecture intérieure due à Sybille de Marjorie qui intervient régulièrement dans des hôtels du monde entier.
Le BaVar : Peut-on parler d’une philosophie architecturale de ce nouvel établissement tropézien ?
    François Vieillecroze : Le challenge était de faire un bâtiment qui demeure très important (il l’était déjà) en termes de volumes et d’emprise au sol, d’utiliser du « vocabulaire » tropézien et essayer de rester à l’échelle de Saint-Tropez. On ne voulait pas agresser l’une des entrées principales de la ville. L’échelle était telle que le traiter comme un seul bâtiment risquait de le rendre pesant. Au final, on doit avoir l’impression, à certains endroits, que c’est l’addition de plusieurs bâtiments.
Le BaVAr : Avez-vous rencontré des difficultés techniques particulières ?
    François Vieillecroze : Oui, ça a été un chantier très compliqué. A l’endroit où l’immeuble est le plus haut on a dix étages – dont six en dessous du sol – avec des fonctions différentes. Quand on a pris le terrain, on a fait un trou d’un mètre de profondeur et on était dans l’eau ! On avait six niveaux entièrement sous l’eau. C’était horriblement compliqué.
D’autant plus qu’on a un côté du trou où le sol, c’est de la « vase » (on est descendu à plus de trente mètres sans trouver d’appui solide) et où, au contraire, côté Croix-de-Fer, on a une zone de rocher d’une extrême dureté. Le bâtiment s’appuie très dur sur un coin et très mou sur l’autre. Nous avons dû mettre en place ce qu’on appelle des parois moulées, des voiles de béton qu’on a descendu dans la terre pour compenser le manque d’appui. Nous avons été aidés en cela par Thierry Ventura et Louis Richaud, du bureau technique de Méditerranée (BTM). Sans eux, on ne serait jamais arrivé à mener un chantier d’une telle complexité.
Le BaVar : Evoquons la piscine. Elle sera le plafond du hall d’entrée ?
    François Vieillecroze : Le challenge était le suivant. Claude Dray souhaitait que nous ayons un hall avec beaucoup de hauteur sous plafond, avec des coursives qui rentreraient dans les chambres…
Le BaVar : Et un puits de lumière !
    François Vieillecroze : Oui mais le problème, c’est  qu’à Saint-Tropez, on n’a pas le droit d’utiliser des verrières en toitures ; velux, capteurs solaires ou surfaces réfléchissantes, c’est interdit. La difficulté était donc de créer ce puits de lumière qui soit éclairé avec un peu de jour naturel mais sans qu’on ait de surface réfléchissante au plafond. Comme il y avait également la nécessité de concevoir une piscine, il nous est venu l’idée de la faire à fond de verre au-dessus du lobby, du hall d’hôtel. Ce qui serait une première ! Et comme ça n’a jamais été fait, on essaye d’obtenir avec une entreprise spécialisée ce qu’on appelle un « atec », une autorisation technique. Pour ça, on va construire un genre de maquette grandeur nature – exactement comme celle qui sera construite – pour faire des tests en laboratoire, de résistance au feu, à la pression, etc. Donc, aujourd’hui, le projet est conçu comme ça, c’est le souhait de tout le monde, mais on ne sait pas encore si on pourra le réaliser ! C’est important de le dire pour qu’il n’y ait pas de gens déçus dans le cas où les études ne seraient pas concluantes. Mais on fait tout pour que ça se fasse. Ce serait unique ! Et génial parce que si on ne fait pas ce genre de « folie », « d’extravagance » à Saint-Tropez, où le ferait-on ?
Un peu d’histoire
Le premier hôtel de Paris a ouvert à Saint-Tropez en 1931. Il se composait de deux étages, de chambres tout confort et offrait déjà…la climatisation !
Pourvu d’un restaurant tenu par Louis Lions, al table se nommait « Leï Mouscardins ». On y servait de la cuisine provençale et le fameux soufflé au Grand-Marnier !
Après des années de gloire et un Livre d’Or richement garni, l’affaire familiale ferma ses portes en 1992. Tel un vaisseau fantôme ancré au cœur du village, le bâtiment est resté longtemps muré.
Après 20 ans d’absence, l’hôtel renait de son silence après une complète reconstruction due à Claude Dray, son nouveau propriétaire.



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